Je souffre de paralysie cérébrale depuis l’enfance, le côté gauche de mon corps ne fonctionne pas bien. Toute ma vie, j’ai été obligé de faire des efforts énormes pour accomplir des actions que les gens font automatiquement, sans même y penser: manger, se laver, parler, marcher.
Peu importe que vous soyez une personne en bonne santé ou une personne infirme (comme on dit en Ukraine). La seule chose qui compte, c’est d’ouvrir en vous une porte, qu’elle soit vers l’océan ou vers le sommet d’une montagne!
J’ai étudié en Ukraine jusqu’à l’âge de 15 ans. C’était assez difficile. Non pas parce que je suis malade, mais parce que j’ai dérangé de nombreux professeurs. Ils ont dit que j’étais différent, qu’il fallait que je sois envoyé dans une école spéciale…
Mes parents et moi avons déménagé au Canada. C’était très difficile, car j’étais déjà adolescent : j’ai dû me séparer de mes amis et arriver dans un pays avec une culture et une mentalité complètement différentes.
Les deux premières années, j’ai étudié le français et, malgré le fait que c’était très difficile, j’ai réussi à apprendre la langue. Puis, à l’âge de 17 ans, nous sommes retournés à Kyiv pour une opération importante sur mes deux jambes. J’ai subi de nombreuses opérations, tellement que je ne me souviens même plus du nombre précis.
Trois mois plus tard, je suis revenu au Canada. Je n’ai pas marché pendant un an après l’opération et j’ai dû être transféré dans une école spécialisée. J’ai dû réapprendre à marcher et à m’accroupir. Pendant ce temps, je n’ai malheureusement pas pu terminer le secondaire, car on ne m’a pas donné une telle opportunité.
Dans cet établissement d’enseignement, il ne semblait pas avantageux pour les enseignants que des élèves comme moi terminent leurs études rapidement. Ils ne m’ont pas transféré dans les classes supérieures et ont clairement indiqué que je ne pouvais pas terminer l’école parce que je n’avais pas les capacités.
Il m’a fallu trois ans et demi pour comprendre qu’il n’y avait pas de perspectives.
Neuf ans et demi plus tard, j’ai pu aller à l’université. J’étudie actuellement à l’Université de Montréal à la Faculté de traduction (anglais – français). Ici, j’ai rencontré de très bons professeurs qui m’ont toujours soutenu. En 2021, j’ai commencé un autre cours au Cégep sur le montage vidéo…
Je suis très reconnaissant de pouvoir vivre au Canada et pour toutes les opportunités qui s’offrent à moi, malgré ma maladie. Et maintenant, plus que jamais, je suis reconnaissant pour le ciel paisible et l’occasion d’aider ma mère-patrie.
Le 24 février 2022, le monde entier a basculé parce que la Russie a violemment et effrontément attaqué ma patrie.
J’ai commencé à réfléchir à comment je pouvais aider mon pays. Malgré ma maladie, j’aime marcher, beaucoup marcher. J’ai eu l’idée de marcher de Montréal à la capitale du Canada, la ville d’Ottawa, et de collecter des fonds pour les hôpitaux ukrainiens afin de soutenir nos médecins et de donner aux défenseurs et aux enfants ukrainiens la possibilité d’être soignés. J’aime beaucoup ma patrie – l’Ukraine, et je veux faire tout mon possible pour se rapprocher de notre victoire et construire ensemble un pays fort, florissant, sage et heureux.
Passez le mot sur cet événement en ligne et parmi vos amis. Cela aidera à impliquer le plus de personnes possible dans la collecte de fonds. Vous pourrez aider à acheter des prothèses pour les enfants, les citoyens et les soldats ukrainiens handicapés.
Je parcourrai 200 km de Montréal à Ottawa pour accomplir l’impossible, pour les victimes innocentes de l’agression russe en Ukraine. Je vous remercie pour votre soutien.
Ensemble, nous participerons tous et atteindrons l’objectif avec nos capacités. Ensemble, nous sommes forts et invincibles. Ensemble, nous sommes une nation puissante et un peuple indomptable avec un héritage et une culture séculaires.